Spécificités de l’exposition roubaisienne
Une des spécificités de l’Exposition Internationale du Nord de la France est qu’elle ne se borne pas aux activités roubaisiennes. Son Village flamand, lieu de divertissement, est aussi une mise en valeur de l’agriculture régionale. Son palais des Mines présente une industrie majeure du Nord : l’extraction du charbon. Son palais des Machines exhibe les progrès en matière de production d’énergie électrique, les appareils nouveaux au service de diverses industries. L’industrie textile est cependant très bien représentée : un palais entier et toute une section du palais des Machines lui sont dédiés. Elle commande de manière indirecte la composition d’autres sections de l’Exposition. Les pays étrangers présents – Argentine, Australie… – sont des partenaires commerciaux. L’importance de la section coloniale, passage obligé de toute exposition de l’époque, s’explique par le fait que ces territoires sont, pour l’industrie textile, fournisseurs de matières premières et marchés d’exportation. On note enfin l’éloquente absence du Royaume-Uni, éternel concurrent. Le poids de l’industrie textile fait s’interroger sur les interactions entre cette manifestation et la population ouvrière – notamment textile - de Roubaix. Les discours officiels reprennent à l’envie le thème de l’hommage dû « aux ouvriers actifs et laborieux » (discours du président de la Chambre de Commerce) et celui de la leçon de choses à leur destination : « le cerveau de l’ouvrier est aussi alerte que ses bras » (discours du maire). Le Comité d’initiative voue un palais aux œuvres sociales et concède une entrée demi-tarif, mais le soir et en semaine. Bref, on parle beaucoup des ouvriers, mais il n’est pas sûr qu’on souhaite vraiment les voir à l’Exposition : les sources sont peu prolixes là-dessus…