Roubaix en 1911

En 1911, le maire de Roubaix Eugène Motte évoque « le centenaire d’une ville inexistante il y a un siècle et que quatre générations de roubaisiens ont porté au beau rang dans la première dizaine des grandes villes de France, comme population, […] au premier rang des villes lainières du monde. ». En effet, Roubaix a su exploiter les avancées technologiques de la révolution industrielle en mécanisant et en développant de manière considérable sa traditionnelle production textile. La ville a créé sur les marchés mondiaux ses agences d’achat de matières premières et de vente de produits fabriqués. Tout au long du XIXe siècle, l’essor de son activité industrielle s’est accompagné de l’accroissement de sa population, avec un flot continu d’immigrants, notamment belges. Roubaix en 1911, c’est 125 000 habitants, dont 60 000 actifs (et sur ces derniers 48 000 ouvriers travaillant dans l’industrie textile et ses annexes), une mosaïque de logements ouvriers et d’usines (267 établissements industriels), 295 machines à vapeur… Mais en 1911 Roubaix, géant industriel, est aussi un nain administratif ! Ce chef-lieu de canton est, de l’aveu même des futurs organisateurs de l’Exposition, « inconnu ou méconnu », « n’est recommandé que très modérément à la curiosité des touristes, par […] sa réputation imméritée de ville fumeuse » (rapport G. Sayet). Quel défi qu’une exposition internationale dans ces conditions, mais aussi quelle occasion de changer l’image de la ville !

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Vue de Roubaix et extrait de discours du maire Eugène Motte en 1911.- Illustration en noir et blanc tirée du Guide Album du Nord Illustré 1911 (Médiathèque municipale de Roubaix)