Expositions au tournant du siècle
A l’orée du XXe siècle et depuis près de 50 ans, les grandes expositions sont particulièrement en vogue au Royaume-Uni, en France, aux États-Unis. Londres et Paris en organisent à plusieurs reprises à compter des années 1850, comme bien d’autres villes. Ces expositions sont au XIXe siècle qualifiées d’« universelles » - ce qui signifie qu’elles traitent de toutes les branches de l’activité humaine - ou d’ « internationales » quand en sus elles convient toutes les nations à participer. Mais à vrai dire, ces adjectifs ne prennent une valeur précise qu’avec la réglementation des expositions, laquelle se construit dès 1912 (convention internationale de Berlin) et surtout en 1931 (création du Bureau International des Expositions). En 1911, après de nombreuses expositions – et surtout après celles organisées par Arras, Bruxelles, Tourcoing ! -, les attentes sont nombreuses pour un tel événement. Une exposition doit donner à voir le progrès industriel et technique. C’est un manifeste pour l’amitié entre les peuples - d’où les pavillons étrangers - mais aussi une démonstration de puissance sur le plan international, d’où les sections coloniales. C’est une entreprise pédagogique, « leçon de choses » à ciel ouvert, et l’occasion de fantaisies architecturales… C’est le miroir du progrès social, et aussi une gigantesque vitrine commerciale ! Enfin, l’exposition d’alors est une fête, world fair animée par des événements nombreux et des espaces de divertissement. L’exposition roubaisienne s’appliquera à remplir ce cahier des charges.